Majorité de progrès = Majorité de projets

Publié le par Michel Baujard

Après les calamiteux résultats électoraux que l'on sait, nous avons eu droit depuis le 25 mai à une tournée générale d'analyses répétitives, sur le thème de la prétendue victoire du parti national chauvin auto-proclamé "Premier parti de France", comme s'il avait gagné la présidentielle française ou la bataille législative. Nous avons été imbibés de sondages plus ou moins grotesques -ah le doux bruissement médiatique des 3%-. Le tapiocesque ex-président "tant désiré des français" -ha bon- s'est remis en marche vers la Bordurie de Pleksy-Gladz, déraillement diplomatique -et financement politique ?- garanti, avec Vladimir Depardieu. Nous avons eu droit aussi à notre dose de pernicieuces théories glosant sur nos inexpiables fautes, comme celle de "rejeter les plus inquiets vers le populisme". De quoi exactement ne sommes-nous pas coupables ?

N'en jetez plus, la Cour est pleine -notez la majuscule. Cette république est malade d'elle-même, qui ne sait plus où en donner de l'extrême, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche jusqu'à l'extrême-onction de la mort de l'autre. Cela suffit ! La balle est au centre, et plus elle s'y trouve plus les extrêmes se renforcent, hier à l'extrême-gauche, aujourd'hui à l'extrême-droite, qui avale la droite déconfite à force de se vouloir décomplexée.

En bulletins exprimés, c'est la démocratie qui gagne partout en Europe, social démocratie, démocratie chrétienne et démocratie libérale. Comme dans le noir des peintures de Soulages il faut trouver la lumière des faits en analysant des chiffres un peu moins criards que ceux déclamés à longueur d'ondes et de colonnes par ceux qui crient le plus fort, ou larmoient leur découragement, à défaut de soutenir enfin le véritable courage, qui se trouve à l'Elysée, à Matignon, et dans les ministères de ce gouvernement de combat. Mais que nous conte-t-il, ce bloggueur de gouvernement, ce vil traître à la classe ouvrière, qui "par milliers et par dizaine de millers" rejette cette politique ? Je ne conte pas, je compte.

Sur 751 député(e)s élu(e)s le 25 mai 2014 dans nos vingt-huit pays,  il s'est dégagé une nette majorité pro-européenne de 69,37%

  • Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates 191 élu(e)s soit 25,43%
  • Verts/Alliance Libre Européenne 52 élu(e)s soit 6,92% 
  • Alliance des libéraux et démocrates pour l'Europe 64 élu(e)s soit 8,52%
  • Parti Populaire Européen Démocrates-Chrétiens 214 soit 28,50%

Sans compter l'arrivée de nombreux élu(e)s anti-européens que nous qualifierons de "fascistes de souche" pour rester polis et reprendre leur vocabulaire, nous avons, hélas, un "plus à droite" qui est adressé à l'Europe. En conséquence de quoi, il serait bon que l'on cesse de nous bassinner avec une nouvelle poussée de "plus à gauche", plus à gauche, plus à gauche" qui nous a déjà envoyés dans le mur du front anti-national, anti-laïque et anti-républicain un certain 21 avril 2002.  Ce n'est donc certainement pas le moment de baisser notre garde réformatrice, mais au contraire le temps de l'accélérer. Car, n'en déplaise aux assis qui se contentent de leurs douces vociférations de révolutionnaires de salons, c'est bien une politique de gauche qui est conduite par François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls. Ils appliquent le programme présidentiel annoncé, comme le souligne fort à propos mon ami Jegoun

Il nous faut maintenant apprendre à travailler, en Europe comme en France, avec des majorités de projets, car ce seront dorénavant les seules majorités de progrès. Une à une, ces majorités vont devoir se construire, cela est inéluctable, et je m'en réjouis, comme devraient s'en réjouir toutes celles et tous ceux qui passent leur temps à en appeler à un nouveau Conseil National de la Résistance, qui était bel et bien une majorité de projets. 

MB

 

 

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